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Chapitre IV.
Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?
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Ils attendaient patiemment dans la salle d'attente. Personne n'y était à part eux. Le silence régnait dans la grande salle colorée et le bruit du collier de Lilly se faisait entendre, claquant entre ses doigts. Le stress se faisait sentir depuis la vision assez mouvementé. Ensuite peu de dialogue était passé et ils avaient gagné le joli bâtiment dans ce silence. Ils entendaient le bruit du clavier de l'accueil taper, se qui commençait à gêner la jolie brune. D'ordinaire elle ne se serait pas contrariée pour cela mais là, elle n'était vraiment pas d'humeur. C'était la peur de la réponse du psychologue, tout simplement. « Vous pouvez arrêter de taper sur le clavier comme une malade ? Mince à la fin, y a jamais un petit moment de silence ! ». Avait-elle crié sur la femme derrière le comptoir. Matthew la regarda et put décerner dans ses yeux, la peur. Espacés d'une chaise, il combla le trou et il se retrouva à côté de Lilly. Il passa une main réconfortante sur son épaule et il regarda droit devant lui. Une horloge de luxe était fixée sur le mur au-dessus d'eux. Dix sept heures trente quatre. Lilly posa sa tête sur l'épaule du beau brun et soupira d'impatience. Elle ferma les yeux et huma le parfum que portait Matthew. Une fragrance de vanille et de cannelle ; deux senteurs qui s'accordaient vraiment bien. Une porte s'ouvrit et deux voix se firent entendre, se saluant. Les deux patients se levèrent et attendirent de voir arriver le psy. Une fois devant eux, ils firent une courte présentation et ils rentrèrent dans le cabinet. Installés sur deux chaise, ils attendaient que le médecin finisse deux, trois réglages et enfin ils purent s'exprimer.
- Depuis deux jours, commença Lilly. Je fais plusieurs rêves étranges, des rêves avec la même personne, dit-elle en regardant Matthew. Cette personne c'est lui, Matthew.
- Donc vous vous connaissez déjà avant ?
- Non, pas du tout !, s'exclama-t-elle. Donc j'ai pris l'habitude d'écrire ses rêves étranges sur une feuille. Puis aujourd'hui, je l'ai vu rentrer dans le Starbuck de mon amie et là, on a appris à faire connaissance. Et puis je l'ai invité à boire un petit verre chez moi et il a découvert cette feuille. Il m'a expliqué qu'il faisait les mêmes rêves que moi, mais de son point de vu.
Le psychologue restait neutre face à ses révélations, pourtant Lilly avait cru que tout cela allait le déstabiliser, prendre un autre tournant et qu'il paraitrait choqué de ses paroles, qu'il leur dise qu'il ne pouvait rien faire, qu'il ne savait pas ce qu'il leur arrivait. Mais non, il restait impassible. Matthew dit son récit mais de son point de vu et il détailla les rêves plutôt horribles. Puis il termina avec le contact entre eux deux qui avait provoqué une vision mais plutôt, fleur de roses. Le psy griffonna quelques mots sur un calepin et riva ses yeux sur ses patients.
- Je vois, avait-il dit en retirant ses lunettes de son nez. N'ayez peur, c'est un fait que j'ai souvent entendu mais pour le moment, je préfère l'étudier de plus prêt et je vous rappellerai obligatoirement ce soir. Avez-vous laissé votre numéro à l'accueil ?, ils acquiescèrent. Bien, alors je vous dis à bientôt.
Ils le saluèrent et passèrent devant l'accueil pour enfin sortir du bel établissement. Le jeune homme regarda sa montre et il fut assez étonné de l'heure qu'il était : dix sept heures quarante cinq. La visite n'avait duré qu'à peine dix minutes. Il renseigna son amie et ils rejoignirent la maison de celle-ci en peu de temps. Lilly referma la porte derrière elle et posa son sac à main sur la chaise de l'ordinateur. Matthew lui s'installa une nouvelle fois dans le bon canapé, songeant à tous ce qui se passait. Les jours précédents, il ne croyait pas que ces rêves allaient prendre un autre tournant. Un tournant plus grave et que dedans il n'y avait pas une mais deux personnes impliquées : Lilly et lui. C'était quand même hallucinant qu'en à peine quelques heures tout cela se réalise. D'abord leur rencontre, puis l'invitation à prendre un verre chez elle, après la longue liste explicative et enfin le rendez-vous chez le psychopédagogue. Et en prime, pendant ces quelques temps, ils avaient appris à se connaître et à s'apprécier. En fait, depuis qu'il était rentré dans ce Starbuck et qu'il avait vu Lilly, il n'avait pas douté une seconde que c'était elle qui hantait ses rêves. Il avait trouvé cela étrange. Il croyait que cette personne n'existait pas, qu'elle avait été fait de sa propre imagination mais apparemment non.
Quand Matthew se réveilla, la maison était baignée dans l'obscurité. Il pût tout de même distinguer le corps de Lilly sur le sofa face à lui. Elle dormait, sûrement. Il mit du temps pour pouvoir reprendre ses esprits mais il y arriva quand même. Il regarda l'heure sur le cadran principale de la pièce et put deviner l'emplacement des aiguilles dessus : huit heures quatre. Il avait dormis pendant tout ce temps là ? Pourtant il avait paru que tout était passé très lentement. Il se redressa difficilement et se massa le crâne, comme si il venait d'avoir bu, comme si il avait encore fait une vision avec Lilly. Bizarre. Il n'en prit pas plus gare et se guida vers la cuisine en essayant de ne rien casser sur son passage. Une fois à sa destination, il ouvrit le frigo et sortit une bouteille d'eau fraîche pour le mettre dans un verre en plastique à disposition sur le plan de cuisine. Une fois ravitaillé, il revint dans le salon, à sa place initiale et ferma les yeux pour mieux songer. Mais directement après, l'image de Lilly apparut...
Elle était vêtue d'une simple robe bleue turquoise, dansant sur une belle plage. Elle était à Miami, dans une plage dont seul elle et son petit ami connaissait. D'ailleurs, lui il était assis sur une nappe à carreaux rouge, à la contempler. Qu'elle était belle à tournoyer comme cela le sourire aux lèvres. Il respira l'air et à cet instant, il se dit que si la vie était tout le temps comme ça, elle se valait d'être vit. Lilly arrêta de tourner et lança un cri de bonheur tout en élança ses bras vers l'arrière. Titanic. Ce film l'avait fait rêvé, les gestes de Rose aussi, l'amour de Jack encore plus et la fin était le plus triste, mais le plus romantique. Elle aspira et riva ses yeux vers son conjoint pour ensuite se précipiter sur lui. Elle sauta et lui, la prit de justesse et ensemble ils rigolèrent, encore, encore et encore. Il entoura la taille de la jolie et l'embrassa amoureusement pour ensuite la faire valser sur le côté en la chatouillant. Ils étaient seuls, ils étaient heureux, ils étaient amoureux, ils étaient biens. Réussissant enfin à se relever, Lilly commença à courir sur la plage, tentant d'échapper à Matthew qui était à ses trousses. Leurs rires faisaient échos dans l'antre où venait d'atterrir la jeune brune. Elle s'étala comme une crêpe sur le sable brûlant de cette grotte et continua à rire, tandis que son compagnon venait de s'installer à côté d'elle. Leur respiration saccadé, ils imaginaient la mer, effacer les marques de leur pieds au bord des flots. Ils avaient ce don de concevoir les mêmes choses et c'était grâce à cela que leur couple avait tenu. Matthew tourna la tête pour regarder sa belle et il se dit qu'il avait la chance de l'avoir.
- Je t'aime, lâcha-t-il.
Une seconde, deux secondes, trois minutes, quatre minutes... cela avait duré une éternité.
- Moi aussi je t'aime, annonça-t-elle en fixant ensuite ses yeux bleu azur.
Ils s'aimaient et ils venaient de se l'avouer. La vie était définitivement belle pour eux.
♪ I'M INTO YOU ♪
Matthew se réveilla brusquement et décrocha son téléphone. Le numéro affichait était celui du cabinet de Dr Santos. Il se leva et vînt bougea doucement le bras de la jeune fille pour la faire émerger. Elle fit un petit bruit de mécontentement avant de pouvoir distinguer les formes du visage de Matthew, de celui qu'elle venait juste de rêver sur une plage, caché dans une grotte à s'avouer leur sentiment. Il mima de ses lèvres que c'était le psychologue et appuya sur le bouton du haut-parleur. Elle acquiesça et se releva difficilement pour s'enfoncer dans son fauteuil, écoutant la discussion du docteur et de son ami. Pour l'instant, tout ce qu'il disait c'était que c'était un fait normal et que c'était plutôt bon signe pour eux.
- Mais si dans moins d'une semaine vous ne vous aimerez pas, vos rêves seront de plus en plus horribles et ils seront d'autant plus pour l'éternité., avoua-t-il en soupirant. Ces rêves veulent juste vous prévenir que votre destinée est de finir vos jours ensemble, dans l'amour et dans le bonheur.